Entreprises Communautaires Menées par les Femmes et les Minéraux du Développement. Rencontrez Natalie Mufalo, Glow Zambia
Natalie Mufalo, 48 ans, est née en Zambie. Après avoir vécu plusieurs années au Royaume-Uni et aux USA, elle a décidé de retourner dans son pays de naissance il y a 6 ans.
« Ma famille ne comprenait pas pourquoi je voulais y retourner et me disait d’envoyer de l’argent à la place. Mais j’y suis retournée parce que je ressentais le besoin de redonner à mon pays », explique Natalie. « Je vis dans une forme dans la région du sud. Il ne faut pas aller bien loin pour voire la pauvreté et les gens travailler avec de l’argile. Je me sentais attirée par ces femmes qui travaillaient l’argile. »
Natalie a participé au Partage du Savoir au Kenya, un événement régional de trois jours sur l’égalité des genres dans les industries extractives, co-organisé par le Programme ACP-UE en faveur des Minéraux du Développement et les Bureaux Régionaux d’Afrique Australe et de l’EST de UN Women (ESARO). L’événement était une opportunité de formation et de se construire un réseau avec 450 représentant de la société civile, gouvernement, opérateurs privés et autres groupes, principalement de l’Afrique Australe et de l’Est. Il y avait aussi des délégués représentants des bailleurs de fonds, ambassades, ONGs, et autres parties.
« C’était une révélation. Jusqu’alors, je ne pouvais pas voir comment l’extraction de l’argile et la fabrication de pots en argile pouvaient jouer une différence dans le développement » ajoute Natalie. « J’ai appris quant au travail de plaidoyer. Je ne savais pas qu’il était possible de parler aux gouvernements et autres à propose de ce travail. J’ai appris beaucoup, et plus que ce que j’imaginais ».
Depuis l’événement, Natalie a mis en place une organisation constituée de quatre personnes qui fournit des formations et des outils primaires pour la poterie en argile pour les femmes pauvres dans des villages isolés de l’aire Chinkankanta dans le sud de la Zambie. Jusqu’à aujourd’hui, l’organisation a soutenu 26 femmes minières d’argile, et ils prévoient d’atteindre jusqu’à 150 personnes en un an. Natalie et son équipe travaillent avec un membre désigné de la communauté qui a un téléphone mobile et mène des ‘groupes d’auto-développement’.
« Les groupes sont appelé ‘d’auto développement’ car les femmes font tout le travail elles-mêmes. Nous les aidons pour leur formation et la gestion de l’argent mais elles doivent néanmoins le faire. Nous voulons qu’elles puissent compter sur elles-mêmes et faire de bons produits, afin qu’elles puissent avoir un impact sur toute leur communauté ».
Natalie croit que ce travail peut aussi amoindrir la violence des genres et la dégradation environnementale tout en améliorant les compétences de gestion financières des femmes.
« Quand les femmes se rassemblent, d’autres problèmes sont soulevés, comme la violence de genre. Les gens sont forcés de se marier avec leurs filles quand ils sont très jeunes. Le VIH est aussi un autre problème”, dit Natalie, expliquant que ces discussions peuvent aider à émettre des avis et un soutien pour d’autres défis liés au développement des communautés.
« Il y a une grande inquiétude concernant les problèmes environnementaux. C’est très dérangeant. Ils rasent des arbres pour les fours. S’ils continuent comme ceci, dans 20 ans ils ne seront plus en mesure de faire ce travail. Nous avons besoin d’un environnementaliste qui puisse nous aider à replanter et peut-être se pencher sur la question de panneaux solaires pour les fours », ajoute-t-elle.
« L’atelier m’a donné une toute nouvelle énergie pour ce travail qui me porte à cœur. Pour les femmes que nous formons au travail d’argile, c’est une façon de créer un peu d’argent en dehors de la fabrication de pots en argile, nécessitant un art ancien que tout le monde au village connait ».
Natalie affirme que les femmes peuvent conduire au changement dans les économies locales, si elles ont le soutien nécessaire. Par exemple, l’argile bentonite, un type d’argile trouvé dans les régions du sud de la Zambie, peut être utilisée dans les produits de beauté, ce qui peut ouvrir beaucoup d’opportunités pour les petites entreprises dirigées par des femmes.
« Certaines personnes n’ont pas besoin de beaucoup pour continuer à avancer. Si vous calculez le coût de la vie quotidienne, vous seriez surpris de voir la petitesse du chiffre comparer aux dépenses moyenne des pays du Nord. J’ai vécu dans les deux mondes. Ils ne demandent pas la charité. Nous devons les aider à aller de l’avant en utilisant ce qu’ils ont déjà », conclut-elle.